L’incidence croissante des surdoses d’opioïdes mortelles représente une crise de santé publique au Canada. La buprénorphine / naloxone et la méthadone sont au premier rang des options de substitution aux opioïdes, mais leurs limites, dont la difficulté de fidéliser à long terme certaines des personnes qui consomment des opioïdes, sont bien connues. Dans ce groupe, la diacétylmorphine ou l’hydromorphone en injection peuvent donner de bons résultats, dont des taux de fidélisation élevés, la baisse de la consommation des opioïdes non réglementés et la réduction des activités criminelles.
En mai 2019, Santé Canada a annoncé des modifications visant à accroître l’accessibilité de la diacétylmorphine et de l’hydromorphone, et en septembre 2019, l’Initiative canadienne de recherche sur l’abus de substances, financée par les IRSC, a publié une directive clinique nationale pour la diacétylmorphine et l’hydromorphone comme autres options de substitution de première ligne. Ces développements ouvrent des possibilités de mise à l’échelle, mais l’accès aux produits est encore entravé par d’importants obstacles financiers, structurels et pratiques.
Dans notre commentaire, nous explorons l’état actuel des politiques et des pratiques pour faire de la diacétylmorphine et de l’hydromorphone des options de substitution aux opioïdes au Canada, nous expliquons les raisons qui justifient une expansion rapide de l’accès et nous soulignons les changements d’ordre clinique et stratégique qu’il faudra apporter, sans quoi le nombre de morts continuera d’augmenter.
(2020). Nazlee Maghsoudi, Jeanette Bowles et Dan Werb, Canadian Journal of Public Health, Springer. doi.org/10.17269/s41997-020-00315-4